VIVRE SES ÉMOTIONS DE MINCAVI

VIVRE SES ÉMOTIONS
Vivre ses émotions, quelle satisfaction! Servie à toutes les sauces, l’expression « je mange mes émotions » est fréquemment utilisée lorsque ça ne va pas très bien. Quelle drôle d'expression quand on y pense! Au fil des ans, le constat qu’on peut en faire, c’est que nous avons pris l’habitude de prendre nos émotions en grippe, de les voir comme un ennemi à abattre, comme une faiblesse en soi. Problèmes à l'horizon! Qu’on le veuille ou non, les émotions sont là pour rester. Quelles soient positives ou négatives, nous en aurons toute notre vie, quoi que nous fassions. Les émotions ne sont pas un défaut, un trait de caractère faible à corriger; elles font partie de nous. Alors, que faire si nous constatons que nous « mangeons nos émotions » ? Manger sans avoir faim quand on vit des émotions est en quelque sorte un mécanisme de défense qu’on a développé pour ne pas y faire face. Par contre, ce mécanisme n’apporte pas entière satisfaction, car on se sent souvent coupable, on prend du poids et surtout, on ne répond pas à nos vrais besoins. Lorsqu’une émotion nous habite, la meilleure chose qu’on puisse faire, c’est de la vivre! Et si on se servait de la puissance de nos émotions pour se propulser? Imaginez où nous pourrions atterrir! À mon avis, elles peuvent nous projeter vers l'avant si nous décidons de les écouter au lieu de les enterrer sous une pelletée de nourriture. Manger ses émotions ne devrait pas être un remède à nos problèmes, ni un remède pour remplir un vide intérieur. Si vous êtes comme moi, vous avez sans doute déjà constaté que de se lancer dans un sac de croustilles ne guérit en rien la solitude ou la colère. En fait, ça a même l'effet contraire. Moi, mes émotions, je ne les mange pas, je les dis, je les vis, je les écris, etc. En effet, mettre des mots sur ce qu'on ressent et de ne pas enfouir au fond de soi ce qui nous tracasse est une solution saine pour gérer ses émotions. Parce que qui exprime ses émotions n'a pas le temps de les manger! Je sais bien ce que vous pouvez penser en ce moment. Parce qu'entre vous et moi, dans la vraie vie, il arrive que ce soit plus fort que tout et que nous foncions tête baissée vers le garde-manger. Néanmoins, j'ai envie que nous passions à un stade supérieur, que nous arrêtions de manger nos émotions. Quand une rage de bouffe survient, il faudrait avoir le réflexe de se dire : « Attends une minute! Qu'est-ce qui fait que je me sens de telle façon (tristesse, ennui, colère, honte, peur, etc.)? » Reconnaître nos émotions ne peut que nous rendre plus fort et nous permettre de nous sentir en paix avec nous-même. À partir d’aujourd’hui, donnons-nous comme objectif de prendre conscience des moments qui nous font manger nos émotions, où la fausse faim est susceptible de se manifester. C'est une réflexion gagnante… Et, lorsqu’une situation se produit, pourquoi ne serions-nous pas capables de nous dire : « Ce n’est pas agréable, c’est ennuyeux, c’est frustrant, mais ce n’est pas la fin du monde. Je vais essayer de laisser passer du temps, je vais travailler mes idées et je vais me dire que ce n’est peut-être pas si grave que ça finalement. Si j’arrive à entretenir des idées comme celles-là, il y a de fortes chances que je passe au travers beaucoup plus facilement. » Pour terminer, voici quelques exemples avec des pistes de solution : Émotions – Réactions Solutions Solitude J’aimerais avoir de la compagnie, mais j’ai peur de déranger, alors je mange. Lorsque je me sens seule, j’appelle quelqu’un en qui j’ai confiance, je rends visite à des amis ou j’en profite pour faire une activité que j’aime et qui ne demande pas la présence d’autrui (cinéma, sport, etc.) Colère Je n’ose pas exprimer ma colère, alors je fais de la bouffe pour me calmer. Je travaille à découvrir les éléments déclencheurs les plus fréquents et j’apprends à exprimer mes frustrations de manière tempérée. Je peux exprimer ma colère de vive voix ou par écrit. Tristesse J’ai de la peine, alors je compense en mangeant. Je prends le temps d’exprimer la peine que je ressens en me confiant à quelqu’un ou en l’écrivant. Ennui Je n’ai rien à faire, alors je mange pour passer le temps. Je m’efforce de réintroduire dans mon horaire des activités que j’aime ou que j’ai déjà aimées. Concrètement, j’identifie mes intérêts et je passe à l’action. Je bouge, j’embarque dans un projet, je crée, invente, visite des gens, fais du bénévolat… et surtout, je vis le moment présent. Besoin de se faire plaisir : J’ai travaillé fort, alors je me récompense avec de la nourriture. Je dresse une liste de mes petits plaisirs et je m’efforce de m’en offrir un chaque jour (lire, relaxer dans un bain chaud, faire une promenade, prendre des photos, etc.). La nourriture fait partie des plaisirs de la vie, mais ne doit pas être le seul! Bonne semaine!